Bonjour,
Ouf, janvier est terminé !
Soulagement ? Oui, quand on fait le constat qu’il en faut de la volonté pour résister au chant des sirènes du marketing et garder le cap, sans se laisser envoûter! Dès le premier mois de l’année, il nous faut (re)trouver le courage de nous (ré)interroger sur notre rapport à la consommation, sur notre responsabilité de consommateur, alors même que la pression est forte et les tentations nombreuses.
Déjà, les fêtes de fin d’année représentent un sérieux défi, voire une épreuve, pour qui veut les vivre « alternatives » (1). La pratique assidue de la CNV (2), agrémentée d’un sérieuse dose de patience et d’assertivité peut s’avérer d’un grand secours, lorsqu’il faut réexpliquer, voire réaffirmer à nouveau nos choix, alimentaires, vestimentaires, professionnels, personnels,... Au final, le risque est grand d’en ressortir fatigué à force de nager à contre-courant et d’échouer en janvier dans l’état d’esprit d’un cachalot rejeté par la mer sur un bord de plage…Un rien déboussolé, mais néanmoins déterminé à se remettre à l’eau sans se laisser emporter par le courant dominant (3).
Vers où ce courant pourrait-il bien nous emporter ? Vers une après-midi de shopping effrénée, par exemple ! Qui dit début d’année, dit soldes (4) ! Et qui dit soldes, dit courir les magasins à la recherche de ces sneakers argentés soldés à 10%, un must dont on ne peut pas se passer ! (oups…là on vient de perdre quelques lecteurs. Non, non, les sneakers ne sont pas des barres chocolatées aux cacahuètes…). Il faut forcément les acheter. Si, si on vous l’assure, c’est écrit dans les magazines (5) !
Vous pensez n’avoir besoin de rien ? Tsss….impossible. Rassurez-vous, le besoin viendra avec le shopping. C’est en tout cas le message que véhiculait récemment une grande station de radio qui offrait à ses auditeurs, rien de moins que deux mille euros cash à dépenser dans un centre commercial. Accompagnés, d’une limousine avec chauffeur et d’un assistant personnel pour porter les nombreux achats…Créer le besoin. Inciter à la consommation. Voilà la raison d’être de notre modèle économique (6). Que vous soyez hyperconnecté ou non, vous ne pouvez, à un moment ou un autre, échapper aux messages vous incitant à acheter. Mieux, qui vous convainquent que vous êtes quelqu’un lorsque vous consommez. Avez-vous entendu cette publicité pour un modèle de voiture qui vous répète : « A part vous, elle a tout ! » ? Edifiant…
Car oui, puisqu’on parle de voitures, janvier était aussi le mois du salon de l’auto ! Quel bonheur de pouvoir admirer et convoiter de jolies carrosseries, peu importe, au passage, que celles-ci soient de métal ou de chair et de sang…Demoiselles réduites, elles aussi, à l’état d’objet de désir…Consommables et jetables. Ce salon, dont le thème était « l’énergie verte » a drainé un nombre record de visiteurs cette année (7). Quand séduction rime avec déculpabilisation…
A ce stade, vous qui roulez à vélo et avez acheté votre pull en laine en seconde main chez Oxfam (8), vous êtes senti un rien déprimé face à l’absurdité de cette société ? Ca tombe bien ! Vous pouviez alors profiter du « Blue Monday », le jour le plus déprimant de l’année, pour vous apitoyer sur votre triste sort ! Et ce lundi blues, qui doit son origine à une campagne publicitaire britannique (!), est un jour si triste qu’il faut forcément remédier à cette déprime, en achetant du chocolat , des bougies parfumées, une peluche, une couverture polaire, un oreiller en noyaux de cerise, une bouillotte, du thé réconfortant, de la musique zen, une lampe rassurante, …Vous suivez ? (9)
(Ceci dit, si ce « Blue Monday » était réellement un jour déprimant, alors comment qualifier le « Friday » de cette même semaine, jour au cours duquel, de l’autre côté de l’océan, le plus improbable des dirigeants a pris possession de son trône ? Et s’est, par la même occasion, assis sur les droits des femmes, entre autres… (10)).
On terminera néanmoins cet édito sur une note positive ! Elle nous vient d’un article, relayé sur les réseaux sociaux, qui affirme que la « déconsommation » est en marche ! En effet, on constate, en France, un changement des habitudes alimentaires qui se traduit par une baisse des volumes de vente des produits de grande consommation. Les consommateurs se tourneraient davantage vers les circuits courts et les produits bio. Ce phénomène se retrouverait dans plusieurs autres pays. Prémices d'un profond changement ?(11)
Finalement, en ce début d’année, si on se félicitait d’avoir réussi à traverser ce premier mois en restant entier ? Entier avec nos valeurs, nos convictions, notre éthique, nous-mêmes. Et si nous n’y sommes pas toujours arrivés, nous pouvons continuer à essayer, encore et encore.
En espérant, tout de même que février sera plus reposant !
Quoique…#Saintvalentin #Faiteslamourpaslesmagasins :-)
En vous réseautant,
Bon mois de février!
Voir les références et aller plus loin.