Bonjour,
Dites-moi, que mange-t-on ce soir ?
Imaginons…
17h30. Votre journée de travail se termine.
Encore euphorique grâce aux énergies positives que vous ont apporté les merveilleuses personnes que vous avez croisées aujourd’hui (ah...ces frétillants mais néanmoins sympathiques stagiaires éco-conseillers !), vous êtes cependant épuisé, après avoir animé un World Café, participé à un Forum ouvert et élaboré une carte heuristique de votre prochain projet (1).
Vous enfourchez néanmoins votre vélo et pédalez vers votre épicerie bio afin d’y faire quelques emplettes pour le repas du soir. Hélas ! Vous revient tout à coup que le magasin est fermé aujourd’hui, c’est la journée « zen » du personnel. Quant à votre panier de légumes bio-locaux-de saison, il n’a pu vous être livré cette semaine, votre producteur étant en formation permaculture.
Que faire ?
Il est tard, des estomacs vides vous attendent avec impatience à la maison. Vous voilà affamé, frigorifié, démuni, totalement découragé…quand votre regard accroche soudain l’enseigne lumineuse du supermarché voisin. Pas le choix ! Vous vous y engouffrez…
Happé, malgré vous, par les odeurs alléchantes des stands de démonstration, vous vous retrouvez ébahi devant l’étendue des possibilités alimentaires s’étalant sous les lumières éblouissantes, tiraillé face au choix pléthorique de fruits et légumes n’arborant aucun défaut, hébété devant les paquets « deux-pour-le-prix-d’’un » ou « 3 + 1 gratuit ». Engourdi par votre passage au rayon frais, vous ressortez vingt minutes plus tard dans un état quasi hypnotique, vous trémoussant encore au rythme de « Happy » (2), diffusé en fonds sonore. Et c’est au moment de remonter sur votre bicyclette que vous réalisez soudain que vos mains sont agrippées à votre caddie, débordant de denrées alimentaires périssables, en quantité au moins cinq fois supérieure aux besoins de votre famille…
Scénario imaginaire totalement délirant pensez-vous ?
Peut-être... Pourtant, ceci n’est pas de la fiction :
- en Wallonie, chaque citoyen gaspille 15 à 20kg de denrées alimentaires par an, ce qui représente environ l’équivalent de 174 euros de nourriture jetée à la poubelle (3).
- au niveau mondial, un quart de la nourriture produite est jetée sans avoir été consommée, soit plus de 41 200 kg de nourriture jetée chaque seconde (4).
- 13% de la population mondiale souffre de sous-alimentation, c'est-à-dire 870 millions de personnes qui meurent de faim dans le monde (5).
- Le plus grand gaspilleur est le consommateur, car il achète plus de denrées alimentaires que ce dont il a besoin (6)
Et en amont de notre assiette, se cache une chaîne de production consommatrice d’énergie, d’eau, de fertilisants, de pesticides et productrice de déchets (7).
Le gaspillage alimentaire est donc une problématique aux conséquences aussi bien économiques, qu’environnementales et sociales.
Voilà pourquoi, en ce mois d'octobre, l’IEC, ECO-Conseil Strasbourg et l’université de Chicoutimi, vous proposent de venir « échanger pour comprendre et agir » à l’Université d’automne internationale en éco-conseil sur le gaspillage alimentaire organisée à Strasbourg.
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Jetez aussi un œil à la rubrique « l’Eco-conseil du jour », vous y trouverez quelques astuces en cas de surplus alimentaire malencontreux ;-).
Alors, ce soir, que mange-t-on ?
Les restes évidemment !
En vous réseautant
Bon appétit et bon mois d’octobre !
(1) Voir « Méthodes participatives : un guide pour l’utilisateur » de la Fondation Roi Baudouin. Et la proposition relative à ce sujet dans les Echos du Réseau.
(2) "Happy", Pharrell Williams
(3) SPW, chiffres 2010. http://environnement.wallonie.be
(4) www.ecoconso.be ; fiche-conseil n°125, Halte au gaspillage alimentaire et www.planetescope.com d’après une étude de la FAO (2011)
(5) www.planetescope.com d’après, FAO, Annual Report 2013
(6) CRIOC, les supermarchés et le gaspillage alimentaire
(7) www.ecoconso.be; fiche-conseil n°125, Halte au gaspillage alimentaire.