Bonjour,
Pour notre Echo-Conseil d''octobre, nous avons passé le clavier à notre collègue, Sabine Vigneron, qui nous parle du Salon Valériane et de la transition vers une alimentation saine et durable...
Alimentation durable … encore un truc pour bobos ?
D’alimentation, il était abondamment question au dernier Salon Valériane. Nombreux étaient les exposants, de tous horizons, venus vanter la qualité de leurs produits. Mais ces produits étaient-ils durables pour autant ?
En l’absence de véritable définition de l’alimentation durable, on pointera une série de critères tout aussi pertinents les uns que les autres :
• une agriculture biologique ou raisonnée,
• des produits locaux et de saison,
• la réduction des protéines animales,
• une rémunération équitable des producteurs,
• la lutte contre le gaspillage alimentaire,
• le respect des espèces menacées,
• la limitation des emballages,
• sans oublier le plaisir gustatif et la convivialité!
Derrière tous ces critères, se profilent des enjeux qui ne sont pas minces sur le plan environnemental, économique, social et éthique ; sans parler des impacts d’une alimentation déséquilibrée sur la santé des citoyens.
Dans la pratique, comment sensibiliser le citoyen « lambda » à changer son alimentation ? Tel était le thème de l’une des tables-rondes organisée dans le cadre du Salon Valériane … Tour à tour, les intervenants ont évoqué des pistes pour amorcer une transition vers une alimentation saine et durable.
Tour d'horizon pour une alimentation durable
Si l’élément financier constitue un frein non négligeable, le maraîchage de proximité (potager individuel ou collectif) apparaît comme une solution gagnante. Cultiver soi-même, c’est l’assurance d’une autonomie alimentaire pendant plusieurs mois, voire plus longtemps encore! En l’absence d’accès à la terre, reste l’achat en direct auprès des producteurs locaux. Tout cela prend du temps ? Qu’à cela ne tienne ! De plus en plus de sites Web permettent de passer commande en ligne et de se faire livrer à domicile, fiches de recette à l’appui.
Autre piste, l’apprentissage par la pratique qui permet de sensibiliser différents publics-cibles à une alimentation durable au travers d’une série d’ateliers (cours de cuisine, techniques de conservation des aliments, art d’accommoder les restes, etc.).
Cette approche participative et ludique permet non seulement de transmettre du savoir mais aussi et surtout, d’échanger des trucs et astuces entre participants. De plus, une telle démarche permet d’aller au contact du citoyen quelle que soit son origine sociale ou culturelle.
La pincée de sel de l'eco-conseiller?
Dans ce contexte, l’éco-conseiller a certainement un rôle à jouer, et ses domaines d’intervention sont multiples. Il peut tout d’abord amener le citoyen à se reconnecter avec une alimentation de qualité et de proximité, en l’accompagnant dans des processus d’apprentissage qui le rendent à la fois plus autonome et conscient de ses choix. Dans le cas de projets d’intérêt collectif, tels que les potagers ou les jardins partagés, l’éco-conseiller est agent de socialisation en permettant de retisser et de renforcer les liens entre les citoyens. Enfin, dans des projets qui favorisent les circuits courts, l’éco-conseiller peut aussi être à la manœuvre pour renforcer les liens entre citoyens et producteurs.
Ces perspectives s’inscrivent dans une vision systémique de l’alimentation durable, saine, locale et accessible à tous. C’est bien à une nouvelle forme de « démocratie alimentaire » [1] que nous adhérons et dans laquelle l’éco-conseiller pourra pleinement exercer son métier d’acteur de changement …
[1] Voir à ce sujet les ouvrages « Penser une démocratie alimentaire » (Volumes 1 & 2) réalisés à l’issue du programme Lascaux (2009 - 2014), disponibles en accès libre via http://lascaux.hypotheses.org/156 (Volume 1) et http://lascaux.hypotheses.org/104 (Volume 2)
En vous réseautant !
Rendez-vous en novembre !